Q : Quand on parle des collines Montérégiennes, de quel territoire parle-t-on ?

R : Les collines Montérégiennes sont un regroupement de 10 massifs rocheux qui ont pris forme il y a environ 125 millions d’années. Dans la plaine du St-Laurent, on repère leurs sommets à des dizaines de kilomètres et on reconnaît facilement leurs silhouettes qui ponctuent le paysage. D’ouest en est, les Montérégiennes comprennent les collines d’Oka, et les monts Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome et Mégantic. 

Il faut savoir qu’en raison des enjeux similaires qu’il partage avec les Montérégiennes,  le mont Rigaud est inclus dans la démarche de la Coalition même s'il n’est pas de la même origine géologique. Au total, le territoire couvert par la Coalition s’étend sur 250 km, incluant une trentaine de municipalités.

Q : Qu’ont-elles de particulier ces collines, qu’est-ce qui les distingue ?

R : Les collines marquent le paysage de la région métropolitaine de Montréal, de la Montérégie et de l’Estrie. Elles font partie du quotidien de près de la moitiée des Québécois et des Québécoises qui s’y rendent pour avoir un contact privilégié avec la nature et pour se ressourcer. Leurs bienfaits ne s’arrêtent pas là, puisqu’elles procurent aussi des services comme l’approvisionnement en eau potable, la pollinisation et la séquestration de carbone pour n’en nommer que quelques-uns.

Les collines jouent aussi des rôles écologiques essentiels. Elles figurent parmi les derniers grands massifs de milieux naturels dans le sud du Québec et elles sont de véritables refuges pour la biodiversité. Elles se distinguent, entre autres, par la diversité des écosystèmes qu’on y retrouve, comme des milieux forestiers et humides, des plaines et des escarpements rocheux. Ces lieux exceptionnels abritent de rares érablières à caryer ainsi que près de 70 % des espèces d’amphibiens et de reptiles, plus de 70 % des espèces d’oiseaux et plus de 40 % des espèces de mammifères du Québec.

Q : Qu'est-ce qui a motivé la création de la Coalition des Montérégiennes ?

R : Les milieux naturels des collines subissent des pressions de plus en plus fortes, ce qui menace leur intégrité écologique et leur pérennité. En effet, les changements climatiques, la hausse marquée de l’achalandage, les projets de développement immobilier, les espèces exotiques envahissantes et certaines activités humaines accélèrent leur dégradation. 

Devant ces enjeux grandissants, nous avons ressenti l’urgence de collaborer et d’agir. En septembre 2021, neuf organismes de conservation ont décidé de faire front commun pour demander un plan d’action pour la protection de ces espaces. Il s’agissait du lancement de la Coalition. 

Q : La Coalition des Montérégiennes a donc pour objectif de répondre à ces pressions ?

R : Oui ! Aujourd’hui, la Coalition des Montérégiennes compte 13 organismes membres qui portent d’une même voix leurs préoccupations quant à l'avenir de ces espaces. D’ailleurs, en unissant leurs connaissances et leurs expertises dans les domaines de la conservation, de l’éducation et de la mobilisation, les membres de la Coalition ont réussi à obtenir l’écoute des instances municipales et gouvernementales pour accélérer la reconnaissance, la protection et la connexion des collines. 

De manière plus précise, nous portons les objectifs suivants :

• Acquérir et protéger davantage les milieux naturels et leur biodiversité de très grande valeur ; 
• Développer la connectivité entre les collines ; 
• Assurer une accessibilité à ces territoires en harmonie avec la conservation ;
• Assurer une cohésion et une planification régionale ;
• Développer les capacités des organismes ;
• Faire connaître et reconnaître cet ensemble de collines exceptionnelles du sud du Québec.

Q : Tu as évoqué l’objectif de développer la connectivité entre les collines, pourquoi est-ce important ? 

R : Nous avons toutes et tous intérêt à collaborer et à unir nos efforts pour assurer la santé des milieux naturels des Montérégiennes. Chacun de ces territoires est un noyau écologique important. Plus nous renforcerons la connectivité entre les collines, plus nous rendrons possible le déplacement des espèces. Ajoutons qu’avec les changements climatiques, la possibilité de se déplacer d’un noyau écologique en bonne état à un autre devient essentiel à la survie de plusieurs espèces. 

Q : Disposez-vous d’une stratégie pour atteindre l’ensemble de ces objectifs ?

R : Je dirais même que nous disposons de plusieurs stratégies ! En fait, le 4 avril dernier, la Coalition a lancé un grand plan régional de conservation et de connectivité dédié à l’ensemble des collines Montérégiennes ainsi que des plans de conservation locaux pour chacune d’entre elles. 

Les Amis de la montagne souhaitent que le Plan de conservation du réseau écologique du mont Royal permette de renforcer la capacité d’agir collectivement de leurs partenaires et de la société civile sur le vaste territoire de la montagne. À cette fin, le plan prévoit des actions de mobilisation et de concertation favorisant la mutualisation des ressources et soutenant la prise de décisions éclairées. Au moyen de plusieurs initiatives concrètes, il prévoit aussi d'amplifier la capacité d’action de la communauté bénévole qui travaille activement avec Les Amis, depuis plus de 35 ans, à rehausser la qualité des milieux naturels et des espaces verts.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter le Plan régional de conservation et de connectivité sur la plateforme Web interactive de la Coalition ainsi que la synthèse du Plan de conservation du réseau écologique du mont Royal réalisé par Les Amis de la montagne. 

Q. Est-ce que la population peut contribuer à l’atteinte des objectifs du Plan de conservation du réseau écologique du mont Royal ?  

R : Évidemment ! La conservation des milieux naturels doit impliquer toutes les communautés. Les Amis de la montagne invitent la population à rejoindre les bénévoles qui consacrent déjà temps et énergie à cette cause.

Vous pouvez déjà poser des gestes simples qui ont une grande portée :

• Adoptez des pratiques écoresponsables en nature ;
• Participez aux corvées et aux activités de mise en valeur du territoire ;
• Appuyez les efforts de conservation en contribuant financièrement aux organismes locaux ;
• Agissez à titre d’acteurs et d’actrices du changement en sensibilisant votre entourage et les élu(e)s à l’importance de la protection des collines Montérégiennes.